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L'Attente des réfugiés palestiniens (La Marseillaise)

03.06.1995

Trois mille réfugiés palestiniens vivent, pour certains depuis le début des années 50, dans le camp d'Aqabat Jaber, près de Jéricho, en Cisjordanie, dans lequel le réalisateur d'origine israélienne Eyal Sivan a tourné un documentaire d'une heure.
 
Plus grand camp de réfugiés palestiniens après la guerre Israélo-arabe  de 1948, Aqabat Jaber a perdu au fil des ans la plus grande partie de ses occupants, mais n'en illustre pas moins le paradoxe du provisoire qui s'installe dans le temps. Dans son documentaire, émaillé d'entretiens avec des habitants, le réalisateur pose le problème du retour de ces palestiniens dans les villes et villages qu'ils ont été contraint de quitter. Il tente de savoir si la paix dans cette région du monde est viable sans le retour des réfugiés.
 
Village de toile autrefois, puis dédale de ruelles bordées de minuscules maisons en pisé, le camp d' Aqabat Jaber devient désormais le royaume du béton. On y construit de vastes habitations modernes. Mais pour s'y installer, juste pour attendre confortablement le retour au village. "Les enfants de l'Intifada, nés dans le camp, restent très offensifs", souligne le réalisateur. "Ils ne sont plus sous l'occupation, mais ils revendiquent la liberté fondamentale de choisir : rester de leur plein gré à Aqabat Jaber où ils sont nés, ou s'installer sur les terres de leur famille, qui font aujourd'hui partie de ce qu'on appelle Israël", constate-t-il.
 
Shadia, jeune fille islamiste, force le trait dans un parallèle entre les israéliens, réfugiée qui ont fui l'Europe, et les Palestiniens, chassés à leur tour. Pour elle, chacun doit revenir dans son pays d'origine.